La Passion de Félicité Barette

d'après Trois Contes de Gustave Flaubert

Adaptation, mise en scène : Guillaume Delaveau
avec
Flore Lefebvre des Noëttes
Régis Laroche
Anna et Adèle Perrin (en alternance)

Régie plateau et accessoires : Vincent Rousselle
Régie générale, lumière, son :  Yann Argenté
Costumes : Julie Camus
Vidéo : François Weber

Production : CDN Besançon Franche-Comté, NEST- CDN Thionville Lorraine, Compagnie X ici
Avec la participation du Jeune Théâtre National

Création au NEST- CDN Thionville Lorraine, en novembre 2017.

Notes

L’adaptation pour la scène n’obéit pas à la composition triptyque du recueil. Elle est composée d’un seul mouvement autour d’Un Coeur simple, dans lequel des séquences de La Légende de saint Julien l’Hospitalier et Hérodias surgissent, en surimpression – à la façon d’un palimpseste.
Ces apparitions pourraient tout aussi bien être les rêveries littéraires de Flaubert lui-même. Je suis persuadé qu’il écrit le personnage de Félicité dans la duplicité : d’un coté la servante illettrée, de l’autre, l’écrivain. Elle est aussi ignorante qu’il est érudit, aussi dévouée à sa maîtresse qu’il l’est à la littérature. Comme lui, elle vit en Normandie au XIXe siècle, et comme lui, observe et côtoie la petite bourgeoisie. Elle finit vieille fille, sourde et aveugle ; lui, vieux garçon misanthrope. Elle a pour seule compagnie son perroquet baptisé « Loulou » ; lui, n’a plus que sa nièce à chérir qu’il appelle par le même sobriquet…
Ce dédoublement, Flore Lefebvre des Noëttes et Régis Laroche l’incarnent. Elle, la servante dans la masure de Pont-l’Evêque, lui l’écrivain dans son cabinet de travail. Sur le plateau, on les distingue dans leur quotidien ; il nous arrive aussi de les voir se frôler, traversés par le même tourment, et descendre ensemble dans les « vilains fonds » de la littérature.

Octobre 2017